mardi 25 novembre 2008

Annie amie

Je profite qu'Annie (la fille de Marc Bernard), n'ait plus - temporairement m'a t-elle dit - d'accès internet pour écrire un peu sur elle...
Travailler sur un écrivain disparu conduit à faire des rencontres surprenantes. Si le travail de recherche nécessite des centaines d'heures d'isolement, ce travail parfois laborieux voire exaspérant, connaît ses lumières. Je parlerai sans doute plus tard des rencontres extraordinaires que ce travail m'a permis de faire. Mais Annie reste assurément l'une des plus passionnantes d'entre elles, dans la mesure où, elle comme moi, n'étions pas vraiment faits pour nous rencontrer. Elle vivant dans le plus pur isolement, ne parlant qu'à force de confiance de son père, et moi, à des centaines de kilomètres d'elle, montrant une certaine réserve face à son charisme naturel, mais aussi la complexité de son histoire.
D'un premier abord, Annie n'est pas très causante. Et je me souviens de notre première conversation téléphonique, bordée de longs silences...
Certes, j'étais impressionné de parler à la fille de l'écrivain (que je n'ai jamais vu de son vivant). Un témoin plus que précieux, alors que la plupart de ceux qui ont vu et connu Marc Bernard ne sont plus.
Et puis l'écrivain Christian Estèbe m'avait à la fois rassuré et refroidi. Il avait pu lui parler (elle ne répondait pas à mes lettres) et était même allé la voir, dans son lieu-dit.
Mes quelques coups de fils ont bien du s'étaler sur plusieurs mois, je peinais à la questionner sur son père. Et puis, année après année, nous nous sommes apprivoisés (c'est le mot). Même, une certaine familiarité (au sens positif du terme) s'est installée entre nous - en tous les cas pour moi. C'est une femme entière, d'une belle gouaille, éprise de solitude, ce qui nous rapproche beaucoup.
Je l'ai appelé hier soir pour lui dire que j'irai la voir la semaine prochaine. Le plus surprenant, est que nous ne parlons que très rarement de Marc. Lorsque je raccroche ou que je quitte sa maison, toutes mes questions préparées depuis des jours réapparaissent subitement. Au fond, c'est parce que je sais aujourd'hui, enfin, que notre relation est sincère, et non pas commandée par la nécessité de tirer profit de ses connaissances. Il n'y a plus de silence entre nous. Et s'il y en a, ils sont d'une autre nature.

dimanche 23 novembre 2008

Par avance, merci...

Voilà, c'est parti ! Enfin, doucement... Difficile de lancer un blog au nom d'un écrivain (qui s'est tu il y a - presque - pile 25 ans), alors que le genre est naturellement voué à l'autocritique, à l'autosatisfaction, à... dudit bloggeur. Mais que l'on se rassure, je parlerai de moi ici, mais sur un seul thème, bien cadré. Les dérives seront maîtrisées. Pas plus loin que la littérature. Marc Bernard compris... Car même mort, il reste capable de belles surprises. Je vous en reparlerai.
Tous les regards sur Marc Bernard sont les bienvenus. Pour être sincère, je me sens parfois un peu seul avec lui... Mes envolées sont sans retour. L'homme les apprécie t-il ? Heureusement, je crois savoir que sa nature d'homme libre le porte peu aux honneurs.
Comme je ne veux pas commencer à lui parler, alors j'ai décidé de vous écrire. Pas en son nom - ce qui est la dégénérescence du biographe. Mais pour offrir un peu de repos à mes rares amis, lesquels sont fatigués de mes redites. Je les use. Je le sais.
Alors je ne parle plus de mon travail, de cette biographie débutée avant l'été et qui avance laborieusement. Bref, je m'isole... Heureusement, il me reste encore Internet. Source, m'a t-on assuré, qu'il me sera difficile d'épuiser.
Je souhaite que le lancement de cette page offre un peu plus de visibilité à Marc Bernard sur la Toile. Déjà qu'ils sont nombreux à considérer qu'un écrivain oublié est un écrivain du passé... Le voilà pleinement inscrit dans son temps.
Alors, s'il vous est possible de faire le lien... D'autant que je ne serai pas avare de commentaires - comme vous j'espère - ni en matière de publication de (nouveaux) documents. Il faut que tout cela vive. Et pour cela, je compte aussi sur vous.
D'ailleurs, mes rares amis s'associent une dernière fois avec moi pour vous dire un grand merci. Ils insistent. Les vilains.
A bientôt.